En voyant cette cariatide au style néo-grec qui soutient le balcon d'un immeuble parisien, il m'est revenu du fond de ma mémoire ce poème consacré à la beauté que j'avais étudié sur les bancs du lycée...
*
* *
rue d'Assas
Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études;
Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles:
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles!
Charles Baudelaire
Belle mémoire!!!
Rédigé par : psyki | 21.11.2008 à 16:49
J'admire une telle mémoire, bravo je ne sais pas si tout ça me reviendrait après quelques années!!
Biz
Rédigé par : Badadi | 22.11.2008 à 00:14
Ils savaient parler aux dames ces poètes "Je hais le mouvement qui déplace les lignes" il est vrai qu'à la décharge de nos contemporains, je pense à quelqu'un là, subitement! nous sommes devenue un peu trop remuantes.
je vais lire ce poème à quelqu'une pour lui montrer qu'un sein suffit largement à leur bonheur:)
bise de WE
Rédigé par : sylvies | 23.11.2008 à 11:13
c'est presqu'un miroir aux allouettes pour nos poètes,
il y a 15 jours, j'ai pris des hauts de portes, des écussons et des visages de femmes madones ou mariannes, un jour peut-être sur un blog, en attendant j'aime bien retrouver vos photos sur un Paris que je n'ai pas vu.
Rédigé par : madolice | 23.11.2008 à 11:44